Alain Soral a écrit Comprendre l'empire (2010), sous-titré : "Demain la
gouvernance globale ou la révolte des nations ?" et je vais essayer de
montrer à quoi va mener ce conflit.
Avec le Brexit, le dévéloppement des partis patriotes face aux diktats
européens peut donner l'impression que les peuples se replient sur
eux-mêmes et rejettent l'idée même de gouvernance mondiale. Il n'en
n'est rien.
Les groupes humains choisissent souvent la solution la plus économique,
et si ils peuvent vivre heureux sans se préoccuper de politique, ils le
font, car la politique demande un haut niveau d'implication et porte une
dimension conflictuelle qui n'est pas agréable parfois.
Alors, pourquoi le rejet de la gouvernance de l'Union Européenne ?
Simplement parce que la base sur laquelle elle est fondée : la libre
concurrence, l'ouverture des frontières, la privatisation des services
publics et la diminution des droits sociaux, laisser les multinationales
et le système financier se renforcer au détriment de la majorité de la
population qui s'appauvrit en plus de s'endetter à cause notamment d'un
système de création monétaire par la dette avec intérêts, tout cela
provoque la révolte des peuples qui veulent retrouver leur souveraineté
nationale face à un pouvoir qui les martyrise.
Mais ne nous y trompons pas : le nouvel ordre mondial est un processus
qui tire sa force dans le progrès des connaissances et de la technique.
Il facilite les échanges, donc la concentration économique et politique,
et quoi de mieux que la construction d'institutions qui facilitent la
coopération ? L'énergie gaspillée en conflits fait que le groupe des
élites tend a vouloir minimiser cette dépense énergétique dans des
institutions stables.
Nous avons donc une double tendance. En bas, la tendance des peuples au
social ; en haut, une concentration des pouvoirs. Or le conflit va se
résoudre, il va y avoir une organisation politique mondiale, simplement
elle ne verra le jour que lorsqu'elle fera le bonheur des peuples, donc
qu'elle intégrera dans son objectif premier le bien commun. Ainsi les
résistances populaires n'auront plus lieu d'être, et par économie
d'énergie, les peuples se laisseront diriger par cette institution.
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