Ne vous êtes-vous jamais senti frustré par certaines productions culturelles ? Tel film dont la bande-annonce laissait présager le chef-d'œuvre, tel livre qu'un critique avait adoré ? Jusqu'ici, les analyses que j'ai pu voir ont trait à la question de la production, standardisation, baisse du niveau culturel, public à élargir et qui incite à réduire la portée au plus petit dénominateur commun : les instincts et les émotions.
Mais on peut aussi voir ce que cela génère pour le consommateur. Toujours frustré, constamment à la recherche de la pépite qui l'émerveillera totalement, sur laquelle il pourra méditer, qui fera partie de sa vie, le consommateur devient boulimique. Est-ce un mal ? Non, pas pour l'industrie qui a besoin de vendre.
Ainsi pourrait-on imaginer que les productions culturelles rapides, comme le fast-food qui donne faim assez vite après, la fast-culture, donne envie de nouveauté en permanence par manque de substance. Cette dimension est-elle prise en compte ? Evite-t-on sciemment de produire trop d'œuvres de grande portée afin que le public ne s'attarde pas trop dessus et consomme toujours des nouveautés ?
Une chose est sûre, comme le dit Gilles Châtelet dans "Vivre et penser comme des porcs.", la rapidité, la nouveauté permanente, pousse le cerveau à traiter la grande quantité d'informations sur un mode rapide : les émotions et les pulsions, laissant de côté le traitement rationnel plus lent car il demande d'analyser, d'identifier les éléments afin d'ensuite les relier, les synthétiser par un raisonnement, une histoire, ce qui demande du temps, de la mémoire, un effort volontaire, de l'entraînement.
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