vendredi 27 janvier 2017

Vive l'industrie

Quand je vais au supermarché, je m'émerveille de l'abondance des produits à quelques dizaines de mètres de chez moi. Tout cela paraît naturel, mais c'est fantastique : des produits alimentaires aux livres, des milliers d'objets issus du monde entier et nécessitant une technoscience fabuleuse. Devant eux, les pauvres peintures des artistes que l'on expose dans les musées font pâle figure en terme de connaissance qui y est injectée. Nous beignons tellement dedans que nous l'oublions. Un peu comme le parfum que l'on cesse de sentir car le nez se désensibilise.

Qui sait comment les objets qui nous entourent sont fabriqués ? Moi le premier, je me demande : "Tiens, comment cette boîte de conserve a-t-elle été faite ? A quoi ressemble l'usine, qui l'a dessinée, comment est-elle assemblée, d'où viennent et comment ont été préparés les aliments à l'intérieur. Une multitude d'objets d'émerveillement au quotidien. Et je ne parle même pas des objets de haute technologie comme ma liseuse ou mon PC avec une connexion internet ! Sans aller jusque-là, prenons juste la fabrication du livre, l'origine du papier, sa transformation depuis un arbre, transformé, blanchi, étalé en feuilles et découpé, imprimé, relié. Tout cela automatisé, réalisé avec des machines d'une complexité immense ! Pensez-y quand vous regardez les objets qui vous entourent.

L'ascension humaine est fabuleuse, et le mieux, c'est que la croissance de la technoscience est exponentielle, les technologies de l'information voient leur puissance doubler tous les 1 ou 2 ans, donc puissance de calcul multipliée par 1000 dans 10 à 20 ans et par un million d'ici 20 à 40 ans ! Nous serons alors capables de prouesses encore plus extraordinaires qu'aujourd'hui. Et elles sont déjà par mal, je lisais dernièrement la page web de science-et-vie.com et visiblement l'ordinateur quantique est dans les cartons, d'une puissance folle, la fusion nucléaire, les panneaux solaires plus performants, les progrès des nanobiotechnologies en somme, sans compter les intelligences artificielles comme Deep Blue de Google que j'ai vu sur Youtube et qui apprend beaucoup plus vite qu'un humain pour une tâche précise comme jouer à un jeu.

Watson le système expert d'IBM qui trie et relie les informations pour donner un avis sur la base de milliers de données, ce que n'est pas capable de faire un être humain, les recherches sur le Danazol qui semble bien rajeunir les cellules en reconstituant les télomères, la culture des muscles d'animaux pour ne plus avoir à les tuer, ce qui en plus réduit à terme le coût de production et permet de contrôler la qualité de la viande que l'on mange. Des entreprises sont déjà sur le créneau. Guérison de certains cancers par génie génétique, coeur artificiel, implants cérébraux pour donner l'ouïe à un sourd. La réalité augmentée, les voitures autonômes et à panneux solaires.

Et le plus beau, c'est que l'accès à cette connaissance est démultiplié par internet, la numérisation des livres et articles est à son début. Quand les gens en auront assez de se nourrir de fades divertissements, ils en viendront à chercher des nourritures plus élevées et qui donnent un sens et un contenu à une vie. Les sciences, la technologie, la compréhension du monde, les oeuvres qui durent parce qu'elles ont capturé une constante dans le monde.

Les Maths sont la science la plus ferme qui soit parce qu'elle est constante. C'est ce qu'on appelle l'abstraction : on s'extrait de ce qui est changeant et on regarde le motif qui est constant. Repérer un motif (pattern en Anglais) est le mode de fonctionnement de l'intelligence. Elle repère les motifs et elle les relie dans un motif plus grand dans une grande hiérarchie. Exemple, les traits droits et courbes donnent des lettres qui donnent des mots, puis des phrases, paragraphes, parties, chapitres, livres, collections de livres, bibliothèques, ensemble de bibliothèques, et finalement tous les textes de la Terre.

Un théorème mathématique est inébranlable, ou presque. Il dit une vérité sur le monde qui a une durée de vie quasi éternelle. Le théorème de Pythagore était vrai en Grèce antique, il l'est encore aujourd'hui car il a trouvé et démontré une loi générale qui a relié les longueurs des côtés d'un triangle rectangle entre eux. On remarque que 3²+4²=5² et d'autres combinaisons dans le même genre, puis on se dit que si on remplace les nombres par des inconnues (abstraction), c''est peut-être aussi vrai, on trouve que cela fonctionne tout le temps, alors on cherche la raison et on trouve une démonstration, puis plusieurs.

Constants sont tous les concepts et théorèmes mathématiques car ils se construisent à partir de motifs très bas dans la hiérarchie des motifs, tellement évidents qu'on ne peut pas aller plus bas. Par exemple l'axiome d'inclusion : si A est dans B et que B est dans C, alors A est dans C. Les Mathématiques sont la matrice logique de la technoscience et la technoscience est la matrice du monde moderne tel que nous le connaissons. Le voir et contempler le progrès réalisé et à venir est source d'émerveillement perpétuel, émerveillement que je décrivais au début de cet article. Plus je sais, plus je m'émerveille.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire